Rhavikan Tiroupi a écrit:C'est vrai qu'avant, la BD était quand même plus abordable et se voulait accessible aux enfants.
Aujourd'hui, on a l'impression que la BD est devenu un produit de luxe réservé à une certaine partie de la société.
Ca me fait penser à la peinture, du genre ces impressionnistes qui ne réussissaient pas à vendre un seul tableau et qui étaient considérés comme des impertinents manquant totalement de talent avant de devenir, après leur mort, très prisés par les classes nobles de la société.
L'évolution de la BD est comparable. Aujourd'hui un simple album coûte 10 euros (65 francs, pour se rappeler). Quand j'étais petit je m'achetais des albums à 20 francs (je sais que le coût de la vie et les prix ont globalement augmenté, mais pas à ce point quand même...).
Personnellement, je n'achète plus de BD à cause de ça. Ou alors des BD d'occaz dans les vides-greniers.
Heu... Ok pour le principe "peintre maudit qui ne rencontre le succès qu'après sa mort" (Van Gogh par exemple), mais les impressionnistes s'en sont plutôt bien sortis de leur vivant. Il suffit de retenir Monet pour se rendre compte à quel point cet artiste s'en est parfaitement bien "tiré".
Pour ce qui est des prix de la BD, je suis partagé. D'un côté, on trouve toujours des albums abordables (tirages classiques) aux prix se situant dans le bas de l'échelle des tarifs du livre (tous types et éditions confondues), et de l'autre des albums de très haute qualité, donc aux prix peu démocratiques. Il est certain que cette deuxième catégorie est issue d'une stratégie marketing ayant aussi pour objectif de faire grimper la valeur de leurs produits. Est-ce forcément un mal? Je n'en suis pas certain. En effet, l'édition de haute qualité (livres d'art, éditions rares ou artisanales, par exemple) s'est toujours située dans une gamme de prix élevés. Me concernant, tant que l'on trouvera du Gaston à 10€, cette stratégie de proposer aussi du haut de gamme (donc plus cher) en parallèle ne me heurtera jamais. Et puis, un livre, c'est un (bel) objet qui demande du savoir faire, du talent, des matériaux, et pas mal de monde pour qu'il puisse finir entre nos mains. Tout ceci se paie et c'est bien normal. Par contre, je suis assez scandalisé par les marges que se taillent les diffuseurs. En Suisse, par exemple, la part de ces derniers peut se situer autour de 50% du prix du livre. Là, il y a du vol. Et au détriment des amoureux de la littérature et du 9ème art.
Il est certain que ne pas pouvoir tout s'offrir en matière d'ouvrages de ou sur Franquin est une frustration. Mais je demeure convaincu que la base, c'est à dire Gaston, Spirou, ou encore les idées noires, est déjà assez riche pour nourrir le lecteur admiratif sans totalement le ruiner.
Pour terminer, je me souviens qu'à l'annonce du décès de Franquin, je me suis mis en quête d'acquérir au plus vite les albums qui me manquaient. En effet, il était évident que la côte de cet auteur allait très vite connaître des sommets inaccessibles pour moi. Et même si aujourd'hui mes moyens financiers n'ont plus rien à voir avec ceux du temps où j'étais étudiant, je ne m'autorise pas n'importe quelle dépense pour autant. C'est une question de bon sens.