http://www.lesoir.be/culture/medias/pre ... 6448.shtml
Tintin est en panne, au-dessus de son immeuble de l’avenue Paul-Henri Spaak. Depuis la disparition du « Journal des jeunes de 7 à 77 ans », en 1988, son enseigne ne tourne plus. Le journal Spirou a poursuivi seul l’aventure des magazines belges de bande dessinée. L’an prochain, il fêtera ses 70 ans d’existence avec une nouvelle formule et l’installation d’une antenne de la rédaction de Marcinelle à Bruxelles, dans l’ancien immeuble de l’hebdomadaire Tintin !
Une cure de rajeunissement urgente pour faire face aux dégâts des ventes. Selon les derniers chiffres du CIM, Spirou a vu son tirage fondre de près de 25 % en un an en Belgique. Monsieur Boulier a été stupéfait de constater un recul de la diffusion payante de 22.244 à 18.781 numéros. Les abonnements font un bond en arrière et les ventes en kiosque sont tombées à moins de 6.000 exemplaires.
Il y a deux ans, Dupuis avait investi massivement dans son journal en visant les 300.000 exemplaires (dont 100.000 pour le marché belge), augmentant le prix, la pagination et confiant la rédaction en chef au journaliste Olivier Van Vaerenbergh. Le pari a échoué. Le directeur éditorial de Dupuis, Sergio Honorez, remplace donc Olivier Van Vaerenbergh, en attendant l’arrivée de Frédéric Niffle, un pro de l’édition, chargé de réfléchir à l’avenir de Spirou magazine.
« Nous sommes face à un gros challenge éditorial, explique Sergio Honorez. Il faut recréer un engouement autour du Spirou. Ces derniers mois, l’image du magazine était écartelée entre des prépublications de bande dessinée tous publics, des expériences journalistiques et une sorte de laboratoire de dessin expérimental. Il faut se recentrer sur les auteurs proches de l’esprit Dupuis. Spirou doit être la vitrine de production des bandes dessinées de Dupuis avec des auteurs de qualité et tous publics. J’assure l’intérim de la rédaction en chef en attendant l’arrivée de Frédéric Niffle chargé de lancer la nouvelle formule en avril 2008 avec le numéro anniversaire des 70 ans du journal. Les chiffres du CIM ne sont pas beaux à voir mais nous restons bénéficiaires. Cela permet de se donner quelques mois pour réfléchir aux nouvelles séries… »
L’anniversaire de Spirou sera aussi l’occasion de fêter son retour à Bruxelles. A l’âge d’or du magazine, une rédaction bruxelloise installée rue de Livourne rivalisait avec celle de Tintin. Par un retournement de l’histoire, Spirou investira les anciens locaux de Tintin : « Nous y serons deux jours par semaine pour faciliter et développer les contacts avec les auteurs mais la rédaction de Marcinelle ne disparaîtra pas pour autant. »
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