Entretien & réparations des BD- site en cours de prépa

où l'on parle du 9ème art en général...

Modérateur: Modérateurs

Entretien & réparations des BD- site en cours de prépa

Messagepar plume » 03 Sep 2006 10:49

Matériaux
Nettoyage
conservation
restauration



Les Matériaux de base:
Avec l’aide de:
http://www.stouls.com/pages/conservatio ... hp?gamme=5
http://preservart.ccq.mcc.gouv.qc.ca/rp ... ?ID=PAPIER


Le papier - Comment est fait le papier?

Le papier est apparu en Occident au tournant des XIIe et XIIIe siècles. Fabriqué à partir de fibres de cellulose, dont l’origine toujours végétale peut cependant varier, d’un agent de collage, dont la composition s'est modifiée au cours des siècles, et d’une charge, choisie en fonction de l’effet recherché, le papier allie à la fois légèreté, souplesse et résistance.

Cellulose
La cellulose, polymère naturel et constituant principal des cellules végétales, est formée par la répétition linéaire assemblée en longues chaînes moléculaires d’un motif appelé «cellobiose» , motif composé de deux unités de glucose (C6H12O6). Les sources de cellulose sont diverses.

Les papiers appelés « chiffons » ou « purs chiffons » sont produits à partir de plantes annuelles, tel le lin, le coton ou le chanvre, lesquelles contiennent un fort pourcentage de fibres de cellulose du type alpha (a -cellulose) hautement cristallines. D’excellente qualité, ces papiers se prêteront parfaitement à la réalisation d’œuvres d’art ainsi qu’aux besoins de la conservation préventive.

Pour leur part, les papiers fabriqués à partir de la transformation des arbres en pâte à papier posent une tout autre problématique. En effet, si les cellules végétales des arbres sont constituées en partie d’a -cellulose, elles comportent également un fort pourcentage d’hémicelluloses (types beta (b) - et gamma (g) -celluloses) et de lignine. Les hémicelluloses, polymères admettant dans leurs courtes chaînes moléculaires, outre le glucose, d’autres sucres, sont beaucoup moins cristallines que l’a -cellulose et, de ce fait, plus hydrophiles. La lignine, quant à elle, est une matière naturelle peu polymérisée dont la rigidité est à l’origine de la dureté du bois. Extrêmement sensible à l’oxydation, due notamment aux rayons ultraviolets de la lumière, la lignine est la cause principale de l’acidification des papiers manufacturés à base de pâtes de bois. L’élimination entière ou partielle de la lignine au sein des pâtes à papier déterminera, du moins en partie, si un papier sera ou non acide.


Agents de collage
Cependant, la lignine n’est pas le seul constituant du papier à mettre en cause quand il s’agit de l’acidité d’un papier. En effet, l’agent de collage utilisé peut aussi y contribuer. Mieux connu sous le nom d’«encollage », l’agent de collage est une substance ajoutée au papier afin de réduire la nature hydrophile de la cellulose et, ainsi, d’augmenter sa résistance à la pénétration des encres manuscrites ou d’imprimerie. Il peut être appliqué à la surface de la feuille de papier nouvellement fabriquée ou encore incorporé à la masse de la pâte.

Au cours des siècles, différents types d’encollage ont été utilisés. L’amidon, la gélatine, la colophane et l’alun sont parmi les plus courants. La technique utilisant l’alun (sulfate d’aluminium) en combinaison avec la colophane (résine extraite des conifères contenant des acides terpéniques), technique dont l’emploi est largement répandu dans l’industrie papetière depuis le XIXe siècle, joue un rôle non négligeable dans le processus d’acidification des papiers. Toutefois, pour remédier à la dégradation des papiers par les agents de collage, l’industrie papetière travaille activement de nos jours à l’élaboration de produits d’encollage non acide. L'Alkylketene Dimer (AKD), dispersion composée de particules de cire émulsionnées dans de l’eau et introduite dans les pâtes à papier en milieu neutre ou alcalin (pH variant de 6 à 9), est un de ces agents.


Charge
La charge est une matière minérale naturelle ou artificielle incorporée à même la pâte de papier et venant se loger dans les interstices des fibres de la feuille. Elle est destinée essentiellement à améliorer les qualités matérielles et optiques des papiers, comme la porosité, l’opacité ou la blancheur. Les charges naturelles les plus utilisées sont le kaolin (silicate d’aluminium hydraté), le gypse (sulfate de calcium) et la craie (carbonate de calcium), tandis que les charges artificielles sont le carbonate de calcium et de magnésium de synthèse, utilisés à titre de réserve alcaline dans nombre de produits employés pour la conservation préventive, l’oxyde de titane ou encore le sulfate de baryum.

Agents de dégradation du papier :
Outre ses composantes intrinsèques, les principaux agents de détérioration du papier sont intimement liés aux conditions d’entreposage (humidité, température, rayonnement lumineux, poussière, etc.) et d’utilisation (manipulation, rangement, etc.).
Dans des conditions d’entreposage où l’humidité est trop élevée, la cellulose du papier a tendance à absorber les molécules d’eau ambiantes, ce qui a pour effet de faire gonfler, de déformer et d’affaiblir le papier. À l’inverse, dans un environnement trop sec, le papier rejette l’eau qu’il contient et, de ce fait, s’assèche et devient cassant. De la même manière, une température trop élevée assèche le papier et cause son jaunissement. Une combinaison température et humidité excessive peut entraîner le développement de micro-organismes (bactéries, moisissures, etc.) qui, se nourrissant des divers constituants du papier, engendrent une fragilisation et parfois une coloration de ce dernier. Le rayonnement lumineux naturel ou artificiel, issu des rayons ultraviolets ou infrarouges, provoque indépendamment une décoloration ou un jaunissement et, dans tous les cas, une perte de résistance et de souplesse du document. Enfin, la poussière amoncelée sur un papier peut former un terrain propice au développement de micro-organismes. Divers polluants atmosphériques (gazeux et particulaires), comme, les gaz à base de souffre et d’azote, la suie et les spores de moisissures, sont susceptibles de réagir avec les composantes du papier et de hâter la dégradation de ce dernier. En somme, tous ces éléments ont pour effet d’accélérer, voire de provoquer, les diverses réactions chimiques (hydrolyse, oxydation, etc.) à l’origine de la détérioration de la cellulose.
Les facteurs de dégradation liés aux conditions d’utilisation des papiers se rapportent souvent à des systèmes de rangement inadaptés (contenant, rayonnage, positionnement des œuvres à l’intérieur des contenants ou sur les étagères, etc.) ou encore à une mauvaise manipulation des documents.

Quels papiers?
Il existe une multitude de papiers utilisés en vue de la conservation préventive et leurs usages sont pour le moins variés. Ces papiers peuvent être fabriqués industriellement, comme le sont la plupart des papiers de qualité «archives» offerts sur le marché, ou à la main, comme certains papiers occidentaux ou orientaux (ex.: papier japonais).
Les papiers provenant de pâtes de bois, comme les pâtes dites mécaniques, et dont le traitement chimique industriel est peu poussé, contiennent un taux de lignine important et leur niveau de pH tend vers l’acidité. Destinés à une courte vie, ces papiers conviennent généralement pour l’emballage à court terme de certains biens culturels, mais pas à leur conservation à long terme. À l'inverse, les pâtes de bois traitées par procédé industriel en milieu chimiquement neutre et desquelles la lignine a été retirée, donnent des papiers plus stables chimiquement, au pH neutre voire légèrement alcalin, convenant parfaitement pour la conservation préventive.
En plus du type de fibre cellulosique choisi, d’autres éléments constituants, tels les agents d’encollage ou les charges minérales, peuvent également influer sur la permanence et la durabilité des papiers. Ainsi, les propriétés physiques (ex.: résistance aux pliages répétés, résilience, absorbance, porosité, qualités de surface, etc.) et chimiques (ex.: pH acide, neutre ou alcalin) d’un papier résultent du processus de fabrication.
Les papiers industriels ou faits main peuvent contenir une réserve alcaline généralement composée de carbonate de calcium. Par comparaison avec les papiers sans réserve, qui sont neutres (pH de 7 environ), les papiers chargés de cette réserve minérale (pH variant de 8,5 à 10) conservent plus longtemps les valeurs souhaitées de pH alcalin, à cause de leur pouvoir accru de neutralisation des acides qui se forment durant le processus naturel de vieillissement. Il existe sur le marché des papiers intercalaires, des papiers de soie et des buvards offerts avec ou sans réserve alcaline.

Un petit choix:
Parenthèse- Sans savoir à quoi vous allez aussi utiliser ces papiers et cartons, sachez que vous ne devez jamais conserver un tissu de soie sur un matériau alcalin- Fin de parenthèse.


PAPIER PERMANENT
Papier 100% pâtes chimiques blanchies à haute teneur en alphacellulose, sans acide, avec réserve alcaline assurant une protection à long terme, pH 8,5.
Couleur : blanc naturel.
APPLICATION : Pour la protection des documents
graphiques et photographiques : chemises, enveloppes.
Existe en ramettes pour la photocopie et en rouleau.

PAPIER PERMANENT POUR EMBALLAGE ET PROTECTION
Papier 100 % pâtes chimiques blanchies à fibres longues, sans acide, avec réserve alcaline, pH 7,5 - 8,5. Sans azurant optique. Surface lisse. Papier ayant une grande résistance mécanique.
Couleur : gris acier.
APPLICATION : pour la protection, l’emballage et la confection de chemises et enveloppes.

PAPIER PERMANENT RELYON
RELYON est conforme aux normes internationales NEN2728
- ISO9706 - DIN6738 - ANSI/NISO - Z39.48.
Ce papier unique dont la garantie de vie a été testée au delà de 250 ans est principalement utilisé au format A4 pour la reproduction de documents.
Il possède une bonne opacité pour la photocopie ou l'impression recto-verso.
Très bonne blancheur stable, sans azurant. Adapté à l’impression offset, laser, jet d’encre, photocopie.
www.relyon.info

PAPIER PERMANENT SANS RÉSERVE ALCALINE
Papier permanent de grande qualité. 100 % pâtes chimiques blanchies à haute teneur en alphacellulose.
Sans acide et sans réserve alcaline.
Conforme au Photo Activity Test ANSI IT9.16.
Bien adapté pour la protection et la confection de chemises et pochettes destinées à la conservation des documents photographiques dont un contact alcalin n’est pas souhaitable.

PAPIER DE SOIE SANS ACIDE
Papier de soie blanc 100 % pâtes chimiques blanchies, sans acide.
APPLICATIONS : utilisé pour l'emballage et la protection de documents, objets précieux, ou comme intercalaire entre dessins, manuscrits et photographies. Papier de bourrage et coussinage en textile. Papier sans réserve alcaline.

PÂTE À PAPIER
Pâte de linters de coton. Nécessite coupe, macération puis défibrage dans l'eau à l'aide d'un agitateur (mixeur).
Le collage des fibres peut se faire avec des colles en poudre comme la Tylose.

PAPIER INTERCALAIRE SANS RÉSERVE ALCALINE
Papier 100 % pâtes chimiques blanchies, sans acide et sans tampon alcalin. Translucide.
APPLICATIONS : pour l’archivage, la protection de documents photographiques et protection des textiles

Que choisir? CHOIX D'UN PAPIER EN FONCTION DE L'UTILISATION
Le papier intercalaire peut servir à la fabrication de contenants protecteurs (enveloppes, pochettes, chemises, etc.) destinés au rangement de documents d’archives ou de photographies préalablement à leur mise en boîte ou à leur rangement dans un tiroir. Pour la confection de ces protections, il faut tenir compte du fait que l’emploi d’un papier intercalaire avec réserve alcaline est déconseillé pour la conservation de certains procédés photographiques ainsi que des matières protéiniques.

Le papier permanent en épaisseur du type "carte", peut être employé pour la réalisation de chemises, de dossiers, d’enveloppes, de cartables ou de portefolios, enfin, tout type de protection nécessitant une rigidité accrue, comme pour l’empilement, dans un tiroir, de documents de différentes dimensions.

Les buvards, même lorsqu'ils sont fabriqués à partir d’éléments de qualité «archives » (par exemple, fibres de coton, pâtes chimiques traitées en milieu non acide), ne sont pas recommandés pour la confection de contenants de protection. En effet, parce qu’ils sont peu ou pas encollés, leur tendance à absorber l’humidité ambiante les fera gondoler, entraînant par le fait même la déformation des documents qu’ils devraient protéger.
Le buvard est très utile lors d’une opération de sauvetage à la suite d'un sinistre. Par exemple, il permet de hâter l’assèchement d’un document après un dégât d’eau. En matière de conservation préventive, les buvards peuvent également servir pour accélérer l’absorption de l’humidité créée par l’application locale d’un adhésif ou encore comme matériau tampon destiné à régulariser l’humidité à l’intérieur d’un contenant. Toutefois, de manière générale, les buvards sont utilisés essentiellement pour les travaux de restauration, par exemple lors de la mise à plat des œuvres sur papier ou des documents d’archives.


Le papier japonais convient parfaitement pour la confection de charnières destinées au montage en passe-partout des œuvres graphiques ou de documents d’archives. Qu’ils soient faits à la main ou mécaniquement, les papiers japonais utilisés pour la conservation préventive sont fabriqués à 100 % de fibres végétales (Gampi, Kozo, etc.) ou d’un mélange de fibres végétales et de pâte chimique. Il est souvent indispensable dans la restauration des papiers qui "tombent en ruine", déchirés ou perforés; on trouve de très nombreux grammage, c'est à dire d'épaisseurs différentes et donc de transparences différentes aussi.

Placé à l'intérieur des passe-partout ou des cartons de montage, le papier de soie peut servir de papier intercalaire destiné à protéger la surface des documents graphiques montés en passe-partout puis empilés dans des boîtes rigides lors de la mise en réserve.

Sauvetage après un sinistre

Caractéristiques recherchées
Porosité maximale, composition de fibres cellulosiques pures (linters de coton ou pâte de bois non acide et sans lignine) et une bonne épaisseur sont recherchées dans le cas de ces produits.

Les cartons
Les cartons servent bien sûr à faire des couvertures mais aussi surtout à faire des boites afin de conserver les BD très abîmées

CARTON VAN GELDER
Carton de très grande qualité fabriqué à partir de 100 % pâtes chimiques blanchies ayant un taux d'alphacellulose supérieur à 90 %. Sans azurant optique. Sans acide, avec réserve alcaline, pH 7,5.
Existe en blanc et crème et en 6 épaisseurs. Très bonne qualité de coupe.

CARTON MUSÉUM
Carton sans acide, sans azurant optique, sans lignine, avec réserve alcaline, pH 7,5. Composé de 100 % pâtes chimiques blanchies. Haute teneur en alphacellulose.
Excellent rapport qualité/prix.
Existe en 2 teintes et 6 épaisseurs.

CARTON MUSEUM VERGÉ
Carton 100 % pâtes chimiques blanchies. Sans acide avec réserve alcaline, sans azurant.
1 face vergée lui donne son originalité. PH 7,5/8,5. Disponible en blanc et crème.

CARTON CONSERVATION FABRIANO 100 % COTON
Produit sur forme ronde. 100 % coton, sans azurant optique, sans acide avec réserve alcaline, pH 7,2. Il répond aux exigences les plus grandes en matière de conservation.

CARTON BIFACE DUO
Carton compact biface 1 face blanche, 1 face grise, 100 % pâtes chimiques blanchies, sans lignine, sans alun, pH 7,5.
Il est sans acide avec réserve alcaline de carbonate de calcium. Carton ayant de bonnes aptitudes au rainage et au pliage.
APPLICATIONS : confection d’emboîtages, intercalaires.

CARTON DE MONTAGE SANS RÉSERVE ALCALINE
Carton 100 % pâtes chimiques blanchies à haute teneur en alphacellulose.
Collage synthétique neutre, sans réserve alcaline.
APPLICATION : carton spécialement adapté au montage et à l'archivage de certains types de documents photographiques.

CARTON DE MONTAGE GRAND FORMAT, BIFACE
Carton de montage, 100 % pâtes chimiques blanchies, collage synthétique neutre avec réserve alcaline de Carbonate de Calcium.
PH 7.5. 1 face blanche, 1 face chamois.
APPLICATION : adapté au montage de dessins et gravures et à la présentation de très grands formats.

CARTON POUR FOND DE CADRE EXPOCARD
Carton de fond extrêmement rigide de couleur chamois, bien adapté comme support temporaire lors d'expositions.
Carton composé d'une âme en pâte mécanique, contrecollé sur chaque face d'une carte de
325 g 100 % pâtes chimiques blanchies, sans acide, avec réserve alcaline, pH 7,5.

CARTE RIGIDE QUALITÉ ARCHIVES
Carte 100 % pâtes chimiques blanchies, sans lignine, sans alun, collage synthétique, pH 8,5 - 9,5.
Surface spécialement traitée contre les salissures, très résistante à l’abrasion.
APPLICATIONS : Pour intercalaires et confection de chemises et dossiers.

ARCHIVAL PHOTOMOUNT CRESCENT 100 % COTON SANS RÉSERVE ALCALINE Carton 100 % coton, sans acide, sans réserve alcaline et sans azurant optique. Spécifications adaptées au montage de certains types de photographies (cyanotypes, papiers
albuminés et procédés couleur).

VERGÉS
Huit tons traditionnels sur carton 100 % pâtes chimiques blanchies sans acide, avec réserve alcaline. Papier vergé forme ronde adapté à l’encadrement des gravures
anciennes.
Deux épaisseurs : 8/10 ème et 15/10 ème.
Son bon collage de surface le recommande pour l'exécution des lavis.

CONTRECOLLÉS MUSÉAL
Harmonie des couleurs, élégance des tons pastels, grain fin.
- Teintes solides à la lumière.
- Surface bien collée permettant l'exécution des lavis.
- Papier contrecollé sur carton 100 % pâtes chimiques blanchies sans azurant optique, à haute teneur en alphacellulose, sans acide, avec réserve alcaline assurant une protection à long terme, pH 7,5.


Idéalement, ils doivent être fabriqués à partir de pâte de coton ou de pâte chimique blanchie et leur teneur en lignine ne devra pas excéder 1 %, montant équivalent à 5 unités ou nombre Kappa (échelle représentant la sensibilité d’un matériau à l’oxydation), et réagir négativement lorsqu'ils seront testés au phloroglucinol;
Le matériau ne doit contenir que d’infimes quantités de particules métalliques, soit moins de 30 ppm de fer et moins de 1 ppm de cuivre, ainsi que moins de 0,0008 % de soufre réductible;
Enfin, il doit être exempt de tout agent de blanchiment oxydant tels le chlore et le peroxyde. De préférence, on choisit un papier non coloré (blanc); Toutefois, dans le cas d’un papier coloré, les matières colorantes doivent être stables et ne pas fuir si elles se trouvent en contact avec de l’eau;


les colles
Les agents de collage doivent être neutres ou alcalins: l’usage de l’alun et de la colophane doit être proscrit, et le pH doit être neutre ou alors à valeur alcaline, compris entre 7 et 10;

Les choix:
-toutes les colles n'acquièrent pas la même rigidité en séchant; l'idéal est une colle qui reste aussi flexible que la pièce réparée
-Certaines colles en séchant deviennent transparentes alors que d'autres restent relativement opaques

Un aperçu des colles:
Les colles réversibles

COLLE D'AMIDON DE MAÏS :
Elle est formée à partir de l'amidon, principale réserve en glucides du monde végétal.
Ses qualités (excellente conservation de la colle une fois sèche, parfaite réversibilité à l'eau, très bon pouvoir collant même très diluée) ont pu être
vérifiées au cours du temps.
Toutes ces qualités ont fait qu'elle a été adoptée dans la plupart des ateliers de restauration en France et à l'étranger.
Colle prête à l’emploi.
APPLICATION : Doublages, collages des déchirures et des renforts papier, montage de charnières.

COLLE D'AMIDON DE RIZ
Colle à base d’amidon de riz.
Elle offre une grande fluidité et une blancheur supérieure à l’amidon de maïs.
Disponible en 2 versions : prête à l’emploi ou en poudre à préparer

LAPONITE
Produit synthétique inorganique qui par sa constitution et sa structure se rapproche des argiles naturelles dont il a les propriétés absorbantes.
La Laponite se présente sous forme de poudre blanche qui, une fois mélangée à l'eau, forme un gel thixotropique (se ramollit quand on l'agite et se raffermit au repos).
Appliqué sur des surfaces poreuses sous forme de cataplasme, le gel de Laponite apporte humidité sans risque d'auréoles. Le gel peut également être utilisé avec des solvants.
UTILISATION : Elimination de résidus de colle. Le gel est facilement éliminé sans laisser de résidus collants dans le papier. Si on l'emploie sur des grandes surfaces,
il est conseillé d'utiliser un non tissé polyester intermédiaire qui facilitera l'enlèvement du cataplasme en fin de travail.

KLUCEL G
Hydroxypropylcellulose. Colle en poudre chimiquement neutre et réversible. Très bonne résistance à la dégradation biologique. N'est pas toxique, a un pH stable.
Totalement transparente en séchant.

TYLOSE MH300P
Colle de méthylcellulose en poudre blanche.
Chimiquement neutre et réversible. Possède une viscosité élevée à faible concentration, une très bonne résistance à la dégradation biologique et bactérienne, une absence de toxicité, un pH stable. La Tylose est souvent employée en mélange avec de la colle d’amidon pour allier la souplesse d'utilisation de la première et le bon pouvoir collant de la seconde.
APPLICATIONS :
• Encollage de papiers (Japon, Bolloré) en restauration.
• Encollage d'onglets et de charnières pour le montage.
• Doublage, assemblage, réparation en remplacement ou en plus de la colle d'amidon.
• Agent de nettoyage : utilisé en cataplasme visqueux pour retirer totalement ou partiellement des taches ou des restes de colle solubles à l'eau.(pour les experts!)
• Agent anti-floculant : dans la pulpe à papier (pour comblement de lacune), la Tylose aide à garder les fibres en suspension dans l'eau.
• Fixatif.

Les colles non réversibles
COLLE BLANCHE ST1
La colle blanche ST1 offre une grande souplesse d'utilisation de par ses caractéristiques : pH neutre, temps de séchage prolongé pour une utilisation manuelle au pinceau ou au rouleau, sans odeur.
APPLICATIONS : Colle prête à l'emploi.
Sa neutralité chimique permet son utilisation dans les cas particuliers suivants :
• encollage d'onglets et de charnières lors de la confection de portefeuilles destinés à l'archivage de collections (dessins, gravures, photographies, etc.),
• encollage des papiers de garde en reliure,
• confection d'emboîtages.

Note importante: lors des opérations de collage, il faudra toujours tenir compte du sens du papier; s'il s'agit de déchirure, vous remettez le papier initial en place; pas de problème mais nous reparlerons de ceci lorsque nous aborderons le problème d'apport de papier "exogène"




Nettoyage

On procède dans une pièce bien aérée, à l'abri du soleil et des pollens.
C'est assez salissant; évitez de faire cela dans le salon sur le tapis!
On ne mange pas et on ne boit pas sur ou à côté du plan de travail.
Le nettoyage commence par le dépoussiérage soigneux à l'aide d'un pinceau plat, large de 2cm environ et ne perdant pas ses poils.
Par des petits gestes du poignet, on repousse la poussière logée dans la pliure en éloignant la main de vous-même. Puis perpendiculairement vous balayez les pages, les plats et les feuilles de garde vers l'extérieur;
Nettoyage ensuite de la tranche, du dos et de la couverture .

le gommage

Il consiste à débarrasser le papier de la poussière ou de substances qui risques de s'incruster et dont la présence est nuisible à la conservation du papier.
Le gommage permet, sur du papier glacé et du papier photographique, d'ôter les résidus de scotch et d'étiquettes.
Le choix de la gomme est primordial. Il faut une gomme blanche, douce en plastique. J'utilise la marque Impeca mais d'autres sont tout aussi valables. Il y a aussi d'autres types de gommes spéciales en bloc mais ce n'est pas indispensable.
Sur une surface solide, on peut utiliser la gomme en bloc pour enlever les traces de crayon.
Mais sur l'ensemble d'une page sale ou sur un papier fatigué, on a intérêt à travailler avec la gomme en poudre.
Vous pouvez acheter de la gomme en poudre neutre chez tous les revendeurs de produits de conservation. Elle est vendue en boites d'1kg "en vrac" ou en chaussettes. Ces chaussettes sont des sachets de gaze avec de la gomme en poudre dedans. C'est assez cher et personnellement je ne cours pas après: quand la gaze est sale on est obligé de récupérer la gomme encore inutilisée à l'intérieur... autant donc acheter de la gomme en vrac.
Vous pouvez fabriquer vous-mêmes de la gomme en poudre. Il suffit de prendre une râpe à fromage à trous fins et de râper votre gomme.

Comment procéder au gommage:
On commence par la tranche, les plats de couverture en carton non plastifié puis le dos, et enfin on attaque l'intérieur.
Dans la boîte contenant la gomme en poudre, vous allez en prendre une pincée et la déposer sur la page. A l'aide de la pulpe de l'index du majeur et de l'annulaire vous procédez par petits mouvements circulaires tout doux. La gomme propre après chaque passage est récupérable pour le mouvement suivant. Mais on ne remet jamais la gomme usagée dans la boîte.
Les doigts propres peuvent travailler nus ou en utilisant du coton hydrophile ou une compresse de gaze. Personnellement, je préfère le travail à mains nues car on sent davantage ce que l'on fait.
On procède ainsi sur les 2 pages en regard. Puis on va devoir nettoyer sérieusement les résidus de gomme. Il y en a partout sur les pages et surtout dans la pliure. Et là, il faut absolument tout enlever car l'épaisseur des restes, dans chaque pli, peut en fin de travail abîmer la reliure ou le brochage.

Avec un 2nd pinceau qui n'est pas celui qui a servi à dépoussiérer (marquez les tous les 2!),il va falloir enlever la gomme de la même manière que précédemment .


Détachage
Il se peut que des taches soient restées.
Soyez raisonnables: on ne peut pas faire du neuf avec du vieux.

Les taches d'acidité:
Les taches brunes sur un vieux papier signent l'acidification du papier.
Si cette BD a beaucoup de valeur (notion financière ou sentimentale) vous pouvez freiner un peu l'évolution de cette acidification en glissant entre les feuilles les plus tachées une mince feuille de papier légèrement basique.. et en rangeant vos BD couchées, à l'abri de la poussière et de la lumière.

Les taches de colles:
ça, c'est la galère! Je ne parle ici que des colles irréversibles et des rubans.
Tous les objets collants sont à proscrire du post-it (leur colle vieillit mal et finit par se comporter comme celle du ruban de scotch) au ruban de scotch.
Selon la qualité du papier on peut parfois enlever des résidus de colle scotch même brunie. Il faut que le papier soit capable de supporter un grattage ou par ponçage avec un papier de verre très fin comme celui dont se servent les carrossiers pour finir le polissage d'un enduit avant la peinture. On termine alors par un gommage à la gomme en bloc.
Pour enlever un ruban de scotch, on utilise la chaleur (pas trop quand même; pour ceux qui bricolent souvent, il existe des fer "à repasser" de conservation) Un sèche-cheveux bien chaud peut faire l'affaire. On chauffe le bout du ruban d'une main et on décolle doucement de l'autre. On essaie d'enlever un maximum de résidu de colle avec la gomme en bloc; On lisse ensuite le papier avec le dos de l'ongle.
Mais quand le ruban est ancien, la colle a déjà pénétré dans le papier. Il n'y a plus rien à faire. On essaie parfois des produits chimiques mais entre des mains novices ça peut donner plus de dégâts encore. Le gommage est inutile

Les taches de stylo à bille:
vieilles, elles sont définitives
fraîches ont peut espérer les atténuer avec un coton-tige à peine humidifié d'alcool à 90° (s’assurer au préalable que les couleurs ne sont pas solubles dans l’alcool)
Le séchage entre 2 buvards blancs et neutres est impératif.

Les taches de graisse:
Pour ôter les tâches de graisse récentes, on utilise la Terre de Sommières en poudre. On dispose la page sur un buvard. On dépose sur la tache un petit tas de poudre et on tapote doucement. Ne pas frotter.

Les taches diverses :
Les taches de fruits, de café… sèches sont irréversibles

L’inondation
Soit ce livre est tombé dans de l’eau propre, soit par exemple, victime d’un incendie ou d’une inondation, il a été en contact avec de l’eau sale. Dans le second cas il faut le rincer. Si le livre est resté fermé et si l’intérieur n’a pas été souillé, on le rince bien fermé, en plaquant les deux mains sur les plats. Si le livre a nagé, il faut le rincer complètement. Puis il faut le sécher. Vous avez 48h afin d’éviter le développement des moisissures. Une seule BD touchée, on s’y attelle très vite. Mais si c’est une partie de la bibliothèque… vous n’aurez pas le temps de tout faire. Vous allez essorer les livres l’un après l’autre, les glisser dans un sac en plastique individuel et les mettre au congélateur. Ce procédé stoppe l’évolution des champignons et vous laisser le temps de traiter les ouvrages à votre rythme. Le séchage se fait à l’aide d’un sèche-cheveux à air chaud, page par page. Mettre ensuite chaque page sous buvards et sous presse. Les livres ainsi traités sont isolés des livres « sains » afin de prévenir toute invasion de moisissures qui pourrait quand même se déclarer. Ils seront installés dans une pièce saine et bien aérée à l’abris des poussières et des pollens.

Les champignons :
Ils peuvent s’inviter de 36 manières. Il suffit qu’ils rencontrent des conditions favorables pour se développer. Ils sont repérables par les taches qu’ils occasionnent et par leur odeur.
Pour les détruire, il est possible d’utiliser un mode chimique en autoclave. Mais c’est dangereux ; les produits sont hautement toxiques et cancérigènes ; seuls les professionnels ont la possibilité de le faire. Il nous reste le congélateur. Il convient d’avoir un congélateur capable de descendre à –20°C. Le livre, enveloppé dans un sac en plastique est mis dans le congélateur 48H à température constante. Donc pendant ce laps de temps, on ne peut pas ouvrir le congélateur.

Les agents de détérioration biologiques des livres :
Info extraite de : Thomas A. Parker, Unisist, Lutte intégrée contre les agents de détérioration biologique dans les bibliothèques et les archives, Paris, Unesco, 1988
Hors des rongeurs, des moisissures, des oiseaux qui peuvent venir se nicher, ce sont des insectes nuisibles à l’état de larves et d’imago, les blattes, les poissons d’argent, les différents coléoptères, les termites, les mites et les poux de livres.
Les coléoptères dévorent le papier au stade larvaire essentiellement. Les larves creusent le livre au voisinage de la couverture et du dos avec leurs mandibules et ingèrent le matériau laissant derrière elles de la poussière d’excréments. Passant au stade de nymphes puis d’adultes, elles se frayent un passage à l’aide des mandibules et quittent le livre. Elles laissent des petits trous ronds à la surface de l’ouvrage.

Les poissons d’argent et les thermobies :
Le poisson d’argent est un des destructeurs les plus courants et il est à la recherche tout particulièrement d’hydrates de carbone et de protéine… donc adore le papier (surtout le papier glacé), les produits d’encollage (qui contiennent de l’amidon, de la dextrine, de la caséine, de la gomme et de la colle), les gravures, la colle, le papier peint et le placoplâtre. Quand il s’attache au papier, le papier se décolle et devient plus mince par endroits. Il mue et grandit même à l’âge adulte. Il se cache dans les lieux sombres, frais et humides, et fuit le contact direct avec la lumière du soleil. Il n’est donc, dans les lieux habités, actif que la nuit. Il dépose ses œufs par 1, 2 ou 3 dans les endroits humides mais chauds. La température de 22 à 27°C favorise le développent les jeunes avec une humidité relative de 75 à 97%. Quand les conditions optimales sont réunies, l’animal peut vivre 3 ans et demi. A 37°C, les nymphes sont détruites.

La thermobie aime les lieux clos, chauds et humides. Pour elle l’idéal se situe entre 32 et 40°C. On la trouve donc près des chaufferies et des lieux très chauds. Insecte lucifuge, elle détale dès qu’on allume la lumière. Elle trouve donc refuge dans les fentes et interstices pendant la journée. Les nymphes ne résistent pas au gel.

Chauffer un local l’assèche donc réduit considérablement ces populations. La chaleur élimine aussi de microscopiques moisissures des parois de plâtre et de placo dont ils se nourrissent. Eviter d’introduire chez soi les cartons contaminés limite leur entrée dans les lieux

Le lasioderme du tabac :
Il s’attaque surtout au dos de la reliure et à la colle forte qui tient l’ensemble du corps de l’ouvrage.
Ce parasite se nourrit de plantes, de cuir, d’épices, de matière végétale sèche, d’herbiers donc, d’enveloppes d’épis de maïs, de chocolat, de miettes du petit déjeuner, de livres et de manuscrits. Sa larve est un petit ver à poils blancs et à grosses mandibules.. Ce ver creuse par sa mastication des galeries qui s’emplissent d’une poudre d’excréments. Les œufs sont déposés près de la surface de la reliure ou sur le bord des feuilles. Les larves pénètrent dans le livre et creusent des galeries tout le long du dos de la reliure ou à l’intérieur des plats. Son plein développement atteint, avant la nymphose, la larve se rapproche de la surface extérieure et se creuse une loge nymphale. L’adulte se fraye alors un chemin en perforant la surface extérieure..

La vrillette du pain :
Elle fait partie, comme ses prédécesseurs des « vers des livres »
La vrillette creuse préférentiellement ses galeries au travers des pages du livre, sortant par les plats et le dos des reliures. L’humidité lui est absolument nécessaire. C’est un animal très véloce qu’il convient de prendre de vitesse. On observe des petits trous ronds et une poudre accompagnatrice. La vrillette ne pond que sur les livres et l’état larvaire dure environ 7 mois en climat tempéré. En climat chaud, on compte 4 générations par an.

Les blattes :
Plusieurs espèces de grandes blattes sont à l’origine de dégâts importants. Elles sont repérables à leurs matières fécales, des traînées, des trous qui peuvent apparaître du jour au lendemain. Les battes sont omnivores. Les grandes espèces régurgitent un liquide de couleur foncée caractéristique.
La blatte américaine de 4 à 5cm de long se réfugie en général dans l’obscurité le jour, gaines, sous-sols, faux plafonds, à tous les étages de l’immeuble et grouille la nuit. Elle recherche les lieux chauds et humides, notamment les chaufferies et les canalisations mais aussi les tas de fumier ou d’ordures fumantes. Cette blatte peut vivre 2 ans et se distingue par ses excréments en forme de granules. Ses pattes sont munies de ventouses lui permettant de grimper sur les plans verticaux. Elle est grégaire.
La blatte orientale provoque les mêmes dégâts que l’américaine mais se distingue par ses excréments poudreux. Elle est plus petite et se localise dans les étages inférieurs et les surfaces horizontales. Elle n’a pas de ventouses aux pattes et ne peut pas grimper le long des surfaces verticales lisses. Par contre, comme toutes les espèces de blattes, elle a des pattes griffues qui autorisent l’escalade des surfaces irrégulières. Elle est grégaire. Elle met 1 an avant d’atteindre l’âge adulte puis ne vit que 6 mois.
La blatte germanique est la plus répandue dans le monde. Nocturne, elle vit près des sources d’humidité de la maison, surtout dans la cuisine. Elle adore la nourriture familiale mais n’endommage pas les livres. Mais comme toutes les blattes elle véhicule des germes hautement pathogènes pour l’Homme.

Lorsque des dégâts sont avérés, outre la nécessité de désinsectiser la bibliothèque, il faut feuilleter les ouvrages, de séparer les « sains » des autres. Les livres sains seront surveillés le temps d’une éventuelle éclosion.
Soigneusement, dehors, les livres pollués seront nettoyés avec un pinceau brosse qui sera jeté lorsque ce travail sera achevé, page par page, dos et plats compris. Les livres brossés seront groupés dans des sacs en plastique et mis 48h au congélateur. S’ils sont nombreux mettre des tasseaux entre les sacs pour faciliter la circulation de l’air froid. Laisser 48H par –20°C, sans ouvrir le congélateur. Les livres traités seront placés en quarantaine.

Restauration

Remise à plat :
Je n’aime pas faire chauffer le papier, car ceci accélère son vieillissement si la température est mal choisie.
Quand cela s’avère possible, je préfère opter pour l’usage du brumisateur à eau peu salée. Il faut vérifier que les couleurs ne sont pas solubles à l’eau. Mettre deux feuilles de buvard blanc et neutre sous la page. Passer un rapide jet du brumisateur sur la partie froissée, sur l’envers du papier quand c’est possible. Recouvrir de 2 feuilles de buvard blanc et neutre. Mettre sous presse 48H

Déchirure :
Elle est de taille variable et affecte un ou deux bords du papier.
Elle se différencie de la coupure par la présence de lèvres dont la disposition alternée sur les grandes déchirures accroît la difficulté de la réparation. Il convient de replacer les lèvres correspondantes face à face de vérifier qu ‘il n’existe aucun manque de papier et de restaurer la feuille à l’aide de colle réversible en partant de l’intérieur de la page vers le bord.

Matériel nécessaire :
1 pinceau de soie (réutilisable après lavage)
de la colle Tylose (avec ou sans colle d’amidon de maïs)
1 coupelle pour ne pas avoir à travailler dans le pot de colle (réutilisable après lavage)
1 feuille de papier Reemay ou siliconé qui doit mesurer au moins 2 fois la surface de la page ; souvent il est vendu en feuille de dimensions standards. On en achète une fois… après, c’est un des rares trucs qui sont presque éternels
2 feuilles de papier buvard blanc neutre (réutilisables) de la surface de la page
de quoi faire une presse de la taille du livre (planches et charge)

Le papier Reemay ou siliconé : c’est un matériau imperméable et incollable

La feuille déchirée est installée face à vous, le bord de la page déchirée devant vous.
Sous cette page vous installez un buvard puis le papier Reemay qui se trouve directement en contact avec la réparation.
On commence par le bout de la déchirure le plus éloigné et on revient vers soi.
Vous allez encoller l’une des 2 lèvres avec un peu de colle sans déborder.
Si la lèvre reste visible sur le même côté tout le long de la déchirure, vous pouvez encoller toute la lèvre puis coller son antagoniste.
Mais si la déchirure est complexe, si la lèvre visible change de côté par endroit, il faut procéder par segment ; on encolle la partie visible et on amène sur elle la partie invisible. Chaque encollage doit être impeccable.
Quand la déchirure est grande, je mets les lèvres bien en place, l’une sur l’autre. Sans rien déplacer, je mets une masse au centre et je travaille sur 1 moitié, j’enlève la masse, je tourne le livre et j’entreprends avec douceur l’autre moitié.
Quand le collage est fini, le papier est humide et va gondoler. Il faut donc le mettre sous presse sans coller les pages. Vous aviez glissé un papier Reemay sous la feuille. Cette feuille déborde largement. Vous allez la plier pour la rabattre sur votre travail. Sur le Reemay vous installer un buvard. Vous fermez le livre et vous mettez sous presse pendant 48H

Si vous ne vous sentez pas à l’aise en repliant le reemay vous pouvez le couper en morceaux de longueur égale à la longueur de la page du livre +10cm et largeur de la page du livre+10cm

Les trous :
Matériel :
Un morceau de papier Kraft
Une petite spatule à ciment dentaire ou un petit outil à extrémité pointue
Un pinceau de soie
Une coupelle
De la tylose (pure ou en mélange avec de la colle d’amidon)
Du papier Reemay
2 buvards
Papier japon env 71g au m2
1 scalpel
1 plioir

Reboucher un trou veut dire que l’on va tenter de rendre au papier son intégralité et si possible sa régularité.

Si on possède le morceau manquant, on va faire une remise à plat et l’encollage suivant le principe des lèvres.
Mais la plupart du temps, on a juste le trou.
Reboucher le trou signifie rendre au papier son intégralité mais aussi sa régularité.
Les bords du trou doivent être sains. S’il y a de la rouille, des résidus de combution ou autres, la réparation ne tiendra jamais. Il faut dans ce cas assainir les bords en gratouillant la zône abîmée. On ne coupe pas les franges obtenues qui vont se mêler à la colle et au papier japon.
Avec le bout des doigts on déchire un petit morceau de papier japon, juste un peu plus grand que le trou. Tout doucement, on sort les fibres tout autour de ce bout de japon. Vous installez face à vous le verso de la page. Sous la page percée, vous calez un buvard et par-dessus une feuille de Reemay qui est en contact avec le trou. Sur une couronne de1mm à 1,5mm autour du trou, ainsi que sur l’épaisseur du papier et fibres dégagées, vous passez de la tylose, puis vous posez la pièce de remplissage. Avec la spatule, vous mélangez bien les fibres du japon à la colle.
Avec le scalpel vous ébarbez le surplus. Il reste à peine 1mm de dépassement du japon finalement mélangé au papier. On pose lors la seconde feuille de Reemay ; on brunit avec le plioir par-dessus le Reemay, on met le buvard, on ferme le livre et on met sous presse 48H.

Quand on n’a pas de japon de la bonne épaisseur (env 30-35g/m2) on peut faire cette réparation sur le recto puis sur le verso, en procédant de la même manière mais en encollant aussi la zône centrale de la 1ère « rustine » collée.


A suivre…
Dernière édition par plume le 13 Oct 2006 10:34, édité 6 fois au total.
Image

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."
Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
plume
Gaffo Supérieur
Gaffo Supérieur
 
Messages: 1319
Inscrit le: 18 Nov 2005 12:47
Localisation: Paris

Messagepar plume » 12 Oct 2006 15:00

Bon ça commence à prendre tournure
Image

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."
Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
plume
Gaffo Supérieur
Gaffo Supérieur
 
Messages: 1319
Inscrit le: 18 Nov 2005 12:47
Localisation: Paris

Messagepar pedroiy » 12 Oct 2006 22:53

plume a écrit:Bon ça commence à prendre tournure


Pour quand la crémaillère ? :D
Avatar de l’utilisateur
pedroiy
Administrateur
Administrateur
 
Messages: 2182
Inscrit le: 22 Jan 2004 23:12
Localisation: France profonde...

Messagepar Arnie » 06 Nov 2006 20:53

Excellent ce topic !
Bon, n'étant pas spécialiste, et avant de faire n'importe quoi, je voudrais avoir l'avis de connaisseurs...
Voilà mon problème, je possède un album style 'dos carré' dont la couverture est complètement HS !! J'ai retrouvé un album similaire, mais donc la qualité d'impression n'est pas la même.
Je souhaiterais donc faire 1 joli album avec 2 albums abimés : récupérer le cahier de l'ancien et le monter dans la couverture en bon état...
C'est difficile ?
Avatar de l’utilisateur
Arnie
Gaffodécouvreur
Gaffodécouvreur
 
Messages: 63
Inscrit le: 03 Jan 2005 20:13

Messagepar plume » 25 Fév 2007 14:15

Arnie a écrit:Excellent ce topic !
Bon, n'étant pas spécialiste, et avant de faire n'importe quoi, je voudrais avoir l'avis de connaisseurs...
Voilà mon problème, je possède un album style 'dos carré' dont la couverture est complètement HS !! J'ai retrouvé un album similaire, mais donc la qualité d'impression n'est pas la même.
Je souhaiterais donc faire 1 joli album avec 2 albums abimés : récupérer le cahier de l'ancien et le monter dans la couverture en bon état...
C'est difficile ?


Il te faut du matériel, assez couteux si tu t'en sers peu.
Je te conseille donc de contacter plusieurs relieurs, de leur expliquer ta demande et de comparer les tarifs; tu peux avoir un bel album pour pas trop cher.
Image

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."
Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
plume
Gaffo Supérieur
Gaffo Supérieur
 
Messages: 1319
Inscrit le: 18 Nov 2005 12:47
Localisation: Paris

Messagepar plume » 25 Fév 2007 14:18

pedroiy a écrit:
plume a écrit:Bon ça commence à prendre tournure


Pour quand la crémaillère ? :D


Oh la la attends; je suis en train de me "battre" pour monter seule mes vitrines Detolf! Gggrrrr! :x :frown: :oops: :mdr:
Image

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."
Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
plume
Gaffo Supérieur
Gaffo Supérieur
 
Messages: 1319
Inscrit le: 18 Nov 2005 12:47
Localisation: Paris

Messagepar JLC » 25 Fév 2007 15:36

Tu as dû en mettre du temps pour taper tout ça...mais ça en valait la peine. :ok:
Dernière édition par JLC le 25 Fév 2007 17:22, édité 1 fois au total.
ars longa, vita brevis
"civil citadins ou militaires en campagne, tout le monde passe sur un pont Ducran et Lapoigne"
Avatar de l’utilisateur
JLC
Gaffo Avancé
Gaffo Avancé
 
Messages: 523
Inscrit le: 23 Jan 2007 20:00
Localisation: Bro-Dreger\Pays du Trégor

Messagepar marcelinswitch » 25 Fév 2007 17:15

J'ai souvent pensé que ce créneau pouvait être porteur, vu que les relieurs restent chers et sont plutôt spécialisés dans le livre ancien.

En tout cas bon courage !
Avatar de l’utilisateur
marcelinswitch
Modérateur
Modérateur
 
Messages: 3265
Inscrit le: 28 Déc 2006 15:48
Localisation: Bretagne

Messagepar plume » 25 Fév 2007 18:02

marcelinswitch a écrit:J'ai souvent pensé que ce créneau pouvait être porteur, vu que les relieurs restent chers et sont plutôt spécialisés dans le livre ancien.
En tout cas bon courage !


c'est une erreur de penser cela; ils prennent ce qu'on leur confie -sauf quelques rares exceptions- et les prix sont variés. C'est pourquoi il faut demander des devis. Demande aussi à voir leurs travaux. Un bon relieur est toujours fier de montrer ce qu'il exécute. On choisit ensuite en fonction du rapport qualité/ prix. Un bon relieur n'est pas forcément cher.
Acheter du matériel peut s'avérer intéressant si tu as l'intention de te lancer dans la reliure comme hobby.
Image

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."
Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
plume
Gaffo Supérieur
Gaffo Supérieur
 
Messages: 1319
Inscrit le: 18 Nov 2005 12:47
Localisation: Paris

Messagepar JLC » 25 Fév 2007 19:44

ça vaut le coup d'acheter du matériel si tu as un paquet de livres dans un sale état si j'ai bien compris...
ars longa, vita brevis
"civil citadins ou militaires en campagne, tout le monde passe sur un pont Ducran et Lapoigne"
Avatar de l’utilisateur
JLC
Gaffo Avancé
Gaffo Avancé
 
Messages: 523
Inscrit le: 23 Jan 2007 20:00
Localisation: Bro-Dreger\Pays du Trégor

Messagepar plume » 25 Fév 2007 21:26

JLC a écrit:ça vaut le coup d'acheter du matériel si tu as un paquet de livres dans un sale état si j'ai bien compris...


exactement! :D
à condition, quand même, que le papier de tes livres soit encore suffisamment solide pour envisager qu'il soit recousu
Bien sûr me diras-tu on peut renforcer le papier. Mais je te répondraiqu'il faut être raisonnable: quand le papier est devenu brun, fin et cassant, c'est trop tard
Image

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."
Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
plume
Gaffo Supérieur
Gaffo Supérieur
 
Messages: 1319
Inscrit le: 18 Nov 2005 12:47
Localisation: Paris

Messagepar JLC » 26 Fév 2007 19:39

Tu es un expert dans le domaine du papier plume. :ok:
ars longa, vita brevis
"civil citadins ou militaires en campagne, tout le monde passe sur un pont Ducran et Lapoigne"
Avatar de l’utilisateur
JLC
Gaffo Avancé
Gaffo Avancé
 
Messages: 523
Inscrit le: 23 Jan 2007 20:00
Localisation: Bro-Dreger\Pays du Trégor

Messagepar plume » 26 Fév 2007 19:45

JLC a écrit:Tu es un expert dans le domaine du papier plume. :ok:


:oops:
Image

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."
Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
plume
Gaffo Supérieur
Gaffo Supérieur
 
Messages: 1319
Inscrit le: 18 Nov 2005 12:47
Localisation: Paris

Messagepar marcelinswitch » 08 Déc 2007 14:46

Pour faciliter la recherche, voici de liens internes au forum sur la conservation et la restauration d'originaux:

celui-ci, bien fourni:http://franquin.org/forum/viewtopic.php?t=893
et un autre petit: http://franquin.org/forum/viewtopic.php?t=2876


Et puis 2 adresses concernant les originaux:

un wikispace intitulé Guide du collectionneur d'originaux de BD:
http://guideoriginaux.wikispaces.com/

un sujet sur le forum BDGest sur l'encadrement d'originaux:
http://www.bdgest.com/forum/bdgest/Collections-et-demandes-d-informations/Originaux/encadrements-originaux-techniques-sujet_39527_3.htm

Tiré de ce sujet un petit lexique concernant l'encadrement:
- baguette.
- double baguette : emboîtage de deux profils de baguette : à l'extérieur un profil qui peut être "travaillé", à l'intérieur c'est en général une baguette "simple", choisie pour un rappel de couleur.
- passe / passe-partout / marie-louise : c'est le carton découpé en bisot qui va maintenir le dessin. Le choix de la couleur est très important.
- double passe : chevauchement de deux passes de couleurs différentes, dont celui du dessous n'apparait que sous forme d'un liseret plus ou moins large.
- âme du passe : la couleur de l'intérieur du carton : apparait donc sous forme d'un liseret au niveau du bisot.
- verre clearcolor, ou verre blanc, ou encore verre "musée" : verre très cher, antireflets car polarisé : il met en valeur l'original.
- verre antireflets : à éviter absoluement : il met un nuage de brume sur l'original et en gache la subtilité.
- verre normal : principal défaut : il reflette fenêtres et sources de lumières.

L'écueil principal lors d'un encadrement est selon moi la faute de gout. Je sais, les goûts et les couleurs bla bla bla, mais bon quand même...
Il arrive que les encadreurs proposent des baguettes hyper kitch, qui ne mettent pas en valeur l'original mais au contraire l'écrasent.
De même pour les couleurs des passes : bien réfléchir à l'avance.
Le cadre, on le voit tous les jours et on ne veut pas s'en lassser, donc une certaine sobriété évitera une lassitude trop rapide.
Avatar de l’utilisateur
marcelinswitch
Modérateur
Modérateur
 
Messages: 3265
Inscrit le: 28 Déc 2006 15:48
Localisation: Bretagne

Messagepar plume » 05 Sep 2009 18:24

Le mieux est de le faire soi-même. :?

Le goût, c'est une question très personnelle. On aime ou on n'aime pas... tous les goûts sont dans la nature. :D

L'important, quand on encadre, est de choisir de bons matériaux, bien appropriés à ce que l'on veut réaliser et d'avoir une technique correcte. Il faut faire en sorte que le dessin et son support durent le plus longtemps possible, en s'altérant et en s'acidifiant le moins possible. :D
Image

"Il faut toujours viser la lune car, même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles."
Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
plume
Gaffo Supérieur
Gaffo Supérieur
 
Messages: 1319
Inscrit le: 18 Nov 2005 12:47
Localisation: Paris

Suivant

Retour vers La BD

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 9 invité(s)

cron