Suite au numéro de la semaine dernière, quelques personnalités de a BD ont tenu à rendre hommage à Franquin dans le Moustique de cette semaine.
Comme l'ensemble ne prend qu'une demi page, je pense qu'il n'est pas utile de vous expédier le magazine mais je vous propose de vous retranscrire ces témoignages.
François Walthéry : Je connais André Franquin depuis 1963. Très ami avec Peyo, il venait souvent au studio de ce dernier où je travaillais comme aidant. Là, je l'ai vu terminer sa dernière histoire de Spirou : Panade à Champgnac ! Je le regardais dessiner pendant des heures ; c'était extraordinaire pour moi de le voir réaliser ses planches, lui qui m'a tant fait rêver lorsque j'étais enfant... Simultanément, il corrigeait à ma demande les planches de Benoît Brisefer que je dessinais sur les scénarios de Peyo. Je prenais, en une après-midi, pour six mois de complexes... mais j'avais progressé de deux ans ! Pas avare de conseils, très gentil et très modeste de son immense talent, il y avait moyen de l'énerver, ce que je m'amusais parfois à faire en lui disant : « Tiens, ce gag de Gaston, là, j'ai vu à peu près le même, jadis, dans une histoire de Mickey ou de Bob et Bobette ! » Alors là, il était en rogne le restant de la journée ! Très mauvais perdant aussi, je l'ai battu une nuit au football de table dans un bistrot, à Bruxelles (pourtant, il était très doué). Qu'est-ce que j'ai entendu! Oufti!... Avec André, il fallait parfois « marcher sur des œufs », beaucoup s'en souviennent ! Nous parlons souvent de tout ça avec Jidéhem, son principal adjoint, avec lequel je suis devenu très ami.
Dany : Mon idole ! C'est Franquin qui m'a donné envie de faire de la bande dessinée. Il était d'un abord facile mais je l'admirais tellement que je n'ai jamais pu me débarrasser d'une certaine timidité vis-à-vis de lui. Pourtant, nous avons eu des relations de copains. Nous allions jouer au billard tous les vendredis soir à La Baraque, l'établissement de Bara (Max l'explorateur) et ça se terminait généralement en grands moments de rigolade. Il adorait rire, même à ses dépens.
Gos : Travaillant à l'époque au studio Peyo, j'ai eu le plaisir de rencontrer maintes fois Franquin. C'était un régal que de bénéficier de ses conseils judicieux dont il n'était pas avare. Un jour, il nous a donné une grande leçon de conscience professionnelle. Il avait terminé une planche de Panade à Champignac et quelque chose le dérangeait. Le surlendemain, il l'avait recommencée pour donner plus de punch à une case qu'il jugeait inefficace. Quelques années plus tard, je me suis trouvé dans une circonstance similaire et, me rappelant ce geste, je n'ai pas pu faire autrement que de recommencer un travail d'une semaine. Merci Franquin !