marcelinswitch a écrit:Tchuktchuk a écrit:Il faut un peu arrêter le prosélytisme, Franquin le premier ne se prenait pas au sérieux!
Comme l'a écrit Juho, sans Jijé je ne sais pas si Franquin aurait eu le même parcours.
J'adore Franquin mais il faut replacer chaque auteur dans son époque et avec les influences de chacun. Je ne pense pas que Franquin a pu influencer Jijé, mais plutôt le contraire.
Sur le sérieux du travail, je pense que les auteurs de cette époque faisait ce métier qui n'était pas sérieux, sérieusement. Il suffit de voir la qualité de leur planche. Que ce soit Jijé, Franquin, Jacobs ou Cuvelier, même si ce dernier était le seul à avoir un mépris pour la BD et aspirait à autre chose (ce qui n'était pas le cas de Jijé ou de Jacobs).
Il est indéniable que Jijé a influencé et formé en partie Franquin et nombre d'auteurs de cette génération mais il ne faut pas être exclusif.
Je pense que la relation Franquin- Morris, riche en échanges sur la BD, a été aussi formatrice que le passage dans le studio Jijé.
De même, comme le dit Franquin; il n'y avait pas de relation maître-élève avec Jijé mais des échanges riches. Franquin disait notamment qu'ils (Morris et lui) lui avaient fait découvrir les auteurs américains qu'ils ne connaissaient pas du tout. De même, ils avaient une expérience du dessin animé que Jijé n'avait pas.
A l'inverse, Jijé, outre son expérience déjà grande dans la BD, a reçu une formation aux arts classiques dont il a pu transmettre l'esprit. C'est notamment pour cela qu'il faisait faire des nus réalistes à ses "p'tits jeunes" alors qu'ils faisaient de la caricature, de la BD humoristique.
Bien sûr, il est certain que ni Jijé, ni Morris ni l'influence du studio CBA ont créé l'apprentissage de Franquin séparemment, c'est un peu de tout cela qui a appris à Franquin les débuts du métier (qui n'en était pas un à l'époque, c'était toute une génération d'auteurs qui faisaient ca pour le plaisir, c'était loin d'etre un métier pour la majorité des auteurs de l'age d'or ).
Et Franquin a lui aussi appris des choses à Jijé, Morris, etc, Jijé et Morris n'ont pas donné des "cours" de quoique ce soit à Franquin, et Franquin n'a donné de "crous" à aucun des deux, c'était un atelier ensemble, chacun faisait évoluer l'autre on confrontait les planches, l'un trouvait que ce truc la aurait été mieux ainsi et on recommencait. C'était réélement un échange et un apprentissage mutuel, même pour Jijé qui était le plus expérimenté au départ.
Je suis convaincu que ce système d'atelier en co habitation est la meilleure chose qui puisse arriver à un jeune auteur. Aujourd'hui, après leur diplome d'art, les jeunes dessinateurs prefèrent bosser chez eux, c'est je pense mois pédagogique, en plus, travailler en équipe, c'est bien plus agréable... Heuresement, ca n'a pas tout à fait disparu!