pedroiy a écrit:Je pense également que le cercle des potentiels intéressés est plus restreint que celui d'Hergé... D'où un risque éditorial à ne pas négliger...
Pour compléter ma réponse, je crois qu'en effet le cercle est plus restreint que celui d'Hergé mais comparable à Pratt ou Goscinny.
Et puis on n'attire personne si on ne propose rien; l'offre créée aussi la demande.
Rhavikan Tiroupi a écrit:C'est vrai que Franquin n'est, à mon avis, pas assez mis en avant. Et pourtant il est l'auteur N°1 de la bande dessinée et l'homme le plus doué de l'histoire de cette forme de création "artistique".
Je suis tout à fait d'accord avec Gof et Marcelin. J'ai personnellement de bons livres sur lui (surtout "Et Franquin créa Lagaffe"), mais il manque une vraie grande étude de l'oeuvre de cet homme admirable. Quand j'y pense, j'ai relu il n'y a pas longtemps le "torchon" écris par Pierre-Yves Bourdil qui est simplement scandaleux...
Il manque une analyse précise et évolutive de son oeuvre. Comme il manque une belle biographie comparable à celle consacrée à Peyo. Heureusement "Et Franquin créa Lagaffe" existe, mais le fait qu'il ne soit plus en vente est un lourd handicap à la BD en générale. Car, à mon avis, c'est LE livre important à avoir lu pour comprendre l'homme. Toutefois, il y a des livres encore disponibles vraiment très intéressants : "Le duel Tintin-Spirou" d'Hugues Dayez où il y a une belle interview de Franquin et aussi, bien sûr, le livre de Philippe Vandooren "Franquin-Jijé". Autrement, hormis les livres déjà cités, il y a le "Livre d'or de Franquin" et "La bande à 4 ou la victoire de Waterloo", mais dans ce dernier recueil le texte écris par Henri van Lier est assez pompeux et carrément inbuvable (Pourquoi les "intellectuels" doivent-ils absolument écrire n'importe quoi sur Gaston ???). Quand il s'agit d'analyse de Franquin, on ne peut pas dire que l'on ait été judicieusement servis jusqu'à présent...
En même temps Franquin n'aimait pas "se vendre" et avait du mal à parler de lui autrement que négativement. Trop modeste... Cela dit, les meilleurs sont des gens souvent très modestes n'aimant pas être mis en avant pour un travail qu'ils jugent anodins. Peut-être avons-nous aujourd'hui les conséquences (l'absence de grands livres évoquant sa vie) de sa modestie. Après tout Franquin n'aurait sans doute pas aimé être valorisé à travers des livres parlant de lui et de son oeuvre. De ce fait, on peut se poser la question sur la légitimité de telles publications...
C'est ce que je me dis souvent : c'est dommage qu'il n'y ait pas de livres à sa hauteur valorisant pleinement la place cruciale qu'il a eu dans l'histoire de la BD, mais en même temps il n'avait pas conscience de cette place. Alors ? Si ces livres n'existeront pas cela voudra dire que l'esprit de Franquin est toujours bien présent. Ce qui oblige chacun à faire l'effort de s'intéresser à l'homme qu'il fut car la povidence ne devrait pas nous apporter de nouveaux livres parlant de lui comme il le faut. Quelque part, à travers les oeuvres qu'ils nous a laissé on peut trouver celui qu'il fut. Il suffit de se laisser imprégner totalement de ses cases dessinées souvent très riches en enseignements le concernant personnellement...
Les livres que tu cites Rhavikan Tiroupi sont aussi épuisés:
Et Franquin créa la gaffe (alors que
Tintin et moi du même Sadoul est sorti en poche !)
Le duel Tintin-Spirou
La bande à 4
Le livre d'or de Franquin (qui ne contient pas grand-chose).
Mais tu as raison, il manque cruellement une biographie de Franquin alors que beaucoup d'autres auteurs BD en ont une.
Par contre, je ne te suis pas sur la fin de ton raisonnement de 2 façons:
comme disait Delporte, la modestie de Franquin cachait aussi un grand orgueil d'artiste, un perfectionnisme et un besoin de reconnaissance.
Alors ne pas faire de livres traitant de l'oeuvre sur le seul prétexte du trait de caractère ambigu...
Et de toute manière, l'oeuvre de Franquin appartient au domaine public; elle peut donc être soumis à l'étude, à la critique comme toute oeuvre d'art.