Spirou et Blondin & Cirage

[marcelinswitch]

C'est la seule apparition de Spirou (de Franquin) dans un album d'une autre série (pas de Franquin) que je connaisse.
ça se passe dans le dernier album de Blondin et Cirage réalisé par Jijé: Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes, planche 3A, parue dans le journal en 1954.

L'espace de 4 cases, Franquin dessine ses héros: Spirou, le Marsupilami et le comte de Champignac; visiblement en "vacances" au château.
Ce n'est pas anodin car la parution "des soucoupes volantes" débute dans le journal en même temps que "le repaire de la murène" dans lequel nos héros sont au début de l'histoire, en vacances à Champignac.
Concordance des temps oblige...

[LaurentV]

Ces quelques images sont-elles reprises dans le tome 4 de l'intégrale Spirou-Franquin qui couvre cette période ? Logiquement, elle pourrait, voire devrait.

[Zourbi le Grec]

Oui le planche figure en tout petit dans le chapitre d'introduction du tome 4.
Il est rigolo de constater que Spirou est en train de lire une bd de Jijé, Baden Powell il me semble.

[marcelinswitch]

Il est rigolo de constater que Spirou est en train de lire une bd de Jijé, Baden Powell il me semble.

Exactement, c'est d'ailleurs tout à fait le style de lecture de Spirou.

[Zourbi le Grec]

Ce garçon n'est pas sérieux ! Il lit Johan et Pirlouit de Peyo et Baden Powell de Jijé. Ce ne sont pas des lectures très saines pour la jeunesse

[Zourbi le Grec]

C'est également dans Les soucoupes volantes que Jijé parodie le Marsupilami. le pauvre Marsupilami n'est pas gâté par Jijé !

[marcelinswitch]

Jijé avait aussi rendu "hommage" à Franquin dans cet album en inventant le Marsupilami Africanus, cousin éloigné du Marsupilami palombien.
Eloigné car, il est tout le contraire du Marsu: moche, pleutre, de mauvaise humeur, et dépourvu de queue...



Jijé s'expliquait sur ce choix: "Le Marsupilami était une invention formidable, mais embêtant par son côté parfait: un animal malin, élégant, rapide, bref une espèce de Superman de la jungle. Ce côté parfait m'agaçait. Alors j'ai fait un contre-Marsupilami."

[marcelinswitch]

Presque synchro Denis .

[Zourbi le Grec]

Merci de ces précisions Marcelin.
En ce qui concerne le côté parfait du Marsupilami, c'est un "défaut" qui n'a pas échappé à Franquin. Après avoir rajouté des qualités au Marsupilami à chaque aventure de Spirou, il a mis le holà à cette surenchère après Les pirates du silence, album dans lequel il faisait parler le Marsupilami. A postériori, il a regretté cette idée qui venait de Rosy, le scénariste, car il voulait que le Marsupilami reste un animal instinctif et ne devienne pas une créature anthropomorphe !

[marcelinswitch]

Pourtant c'est Franquin lui-même qui le refait parler dans l'aventure suivante "le gorille a bonne mine".

[Zourbi le Grec]

Il n'a pas résisté à la tentation de faire un petit clin d'oeil mais on peut constater qu'il n'abuse pas des super pouvoirs du Marsu après Les pirates du silence, excepté dans Le prisonnier du Bouddha ou il peut creuser et vivre sous terre (mais cela doit être une idée de Greg).

[marcelinswitch]

Greg réutilise aussi le côté "découverte d'un nouveau talent" dans Tembo tabou, où l'on se rend compte que le Marsu est un fourmillier de 1ère catégorie !

[Zourbi le Grec]

Au sujet du Marsupilami, voici un extrait d'une interview de Franquin par Delporte, parue dans l'intégrale Rombaldi tome 4 et reprise dans l'intégrale Dupuis tome 4 :

Je n'aurais jamais dû faire parler le Marsupilami, constatait-il. A cette époque, je croyais pouvoir créer à chaque histoire une particularité du personnage. Attention : il ne s'agissait pas pour moi d'en faire une bête parlante au même titre que Mickey, Donald ou encore Bill de Roba (qui ne parle jamais directement à un humain, mais parvient à communiquer avec d'autres animaux ou, mieux encore, avec le lecteur). J'ai toujours voulu qu'il reste un animal, avec des qualités extraordinaires tel que le sens de l'humour, mais sans cesser d'être un animal instinctif et non raisonneur. Son raisonnement devait demeurer simple, rudimentaire. Son don de la parole révélé dans cette unique histoire est comme celui d'un perroquet capable, tout au plus, de répéter ce qu'il a entendu. Eh bien ! Même ça, c'était trop, et plusieurs m'ont reproché de le doter d'un excès de qualités. Et ils avaient raison. Cette bête se suffit à elle-même, pas besoin d'en rajouter !

[LaurentV]

Oui le planche figure en tout petit dans le chapitre d'introduction du tome 4.

Je viens d'acheter ce tome 4 et j'ai vu ça. Au temps pour moi donc.