Après avoir quitté le "Journal de Tintin " (Le Lombard - en face de la gare du Midi à Bruxelles)), qui n'était pas le Studio Hergé (Avenue Louise à Bruxelles), j'ai travaillé en indépendant pendant vingt ans (dont huit depuis les US) pour le Journal de Spirou.
À mes débuts dans la profession, il y avait, une ou deux fois par an, des réunions de dessinateurs de Spirou dans un grand resto à Marcinelle/Charleroi. Tout neuf dans le monde de la bd et n'ayant pas encore de droits d'auteur, j'étais très prudent dans l'exploration de l'outrageant menu proposé et me contentais d'une salade et d'un coca. Je n'étais pas le seul. Peyo et d'autres (mais pas Franquin), dont les revenus justifiaient un choix beaucoup plus princier, prenaient en général des huitres, du champagne et tout ce qui rime avec cocagne... Les "petits nouveaux" dans la profession se disaient: "Mon tour viendra!". Et, en fait , mon tour est venu immédiatement car (ce que l'on ne nous avait pas dit) la "tradition" instaurée par les stars du journal voulait que l'énorme addition soit partagée entre le nombre de participants!
C'était une salade qui m'avait coûté très cher... Leçon apprise!